L’essentiel est à l’intérieur

Lorsque Jésus délivrait des personnes emprisonnées dans la toile trompeuse de ce dernier, il devait fréquemment affronter des accusations de connivence avec le diable. Par exemple, il venait d’expulser un démon d’un homme qui ne pouvait prononcer aucune parole ; la foule fut stupéfaite d’entendre l’homme parler. Alors certains dirent que Jésus faisait ces miracles grâce à la puissance de Béelzébul, le prince des démons ; d’autres, plus exigeants, lui demandèrent de nouveaux signes miraculeux venus du ciel. Jésus, quant à lui, était prêt à répondre à chacun.

En réaction à l’accusation d’œuvrer par la force satanique, il assura que Satan ne pourrait pas agir contre lui-même. En effet, les détracteurs de Jésus étaient illogiques en prétendant qu’une personne œuvrant pour le diable pouvait en libérer une autre de l’influence de Satan. Comme le dit Jésus, « tout royaume divisé contre lui-même est dévasté » (Luc 11 : 17, Nouvelle Édition de Genève 1979, tout au long de cet article).

Il avertit également ses opposants qu’il leur revenait de décider s’ils étaient ou non en présence de l’Esprit divin et, dans l’affirmative, de veiller à ne pas attribuer à Satan l’œuvre de Dieu, car cela constituerait finalement un blasphème. Jésus le souligna en ces termes : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse » (verset 23).

Très souvent, nous décidons qu’un homme n’accomplit pas l’œuvre divine, car ce que nous observons ne correspond pas à nos idées préconçues. Certaines personnes de l’époque de Jésus risquaient ainsi de se tromper sur le Fils de Dieu. En l’espèce, leur jugement manquait de discernement.

L’enseignement de Jésus impressionna tellement une femme qu’elle appela une bénédiction pour la mère de Jésus qui l’avait porté en ce monde. Ce dernier répondit qu’autre chose importait davantage : que soient bénis ceux qui entendaient la parole de Dieu et s’y conformaient. Peu importe qui nous sommes ; ce qui compte pour Dieu, c’est que nous écoutions et gardions sa Parole (versets 27-28).

Position, statut, richesse, renommée nous obsèdent si souvent pour juger d’une personne. Or, Dieu se préoccupe des intentions les plus profondes, de notre cœur.

Position, statut, richesse, renommée nous obsèdent si souvent pour juger d’une personne. Or, Dieu se préoccupe des intentions les plus profondes, de notre cœur.

C’est alors que Jésus s’adressa à ceux qui avaient demandé un signe du ciel (versets 29-32). Il commença par commenter la nature mauvaise de la génération de son époque. Il ajouta qu’ils ne recevraient aucun autre signe, hormis celui de Jonas.

Depuis le début de son ministère, ce n’était pas la première fois qu’il faisait référence à Jonas. Des centaines d’années plus tôt, ce prophète avait transmis un avertissement destiné à la cité païenne de Ninive ; sa population avait alors accompli un tel changement de comportement que Dieu avait épargné la ville. Aujourd’hui, quelqu’un de plus grandiose que Jonas était venu, mais le peuple de Juda n’était pas prêt à l’écouter.

De plus, Jésus raconta que la reine de Cheba (Saba) avait rendu visite au roi Salomon quelque mille ans plus tôt et s’était émerveillée de sa sagesse. En revanche, la génération contemporaine de Jésus accordait bien peu d’attention au Fils de Dieu ; c’était là une condamnation à peine voilée de son propre peuple. En effet, même si les Ninivites et la reine de Cheba n’étaient pas israélites, ils avaient reconnu les serviteurs de Dieu. Or, le peuple même de Jésus avait du mal à l’accepter.

Il poursuivit en encourageant son auditoire à marcher dans la lumière, non dans les ténèbres (versets 33-36). On peut si facilement devenir la proie des tentations de Satan, prince des ténèbres, souverain de l’époque actuelle. À nous de chercher la lumière et de nous consacrer à la vérité. Si nous y parvenons, nous ne rejetterons pas la véritable lumière lorsqu’elle se présentera à nous, contrairement à ce que firent de nombreux contemporains de Jésus.

RELIGIEUX HYPOCRITES (1)

Tendre des pièges devenait une habitude chez les pharisiens : alors que Jésus était invité à dîner chez l’un d’eux, celui-ci fit remarquer que le jeune prêcheur ne s’était pas lavé les mains selon le rituel.

Conscient de l’hypocrisie qui imprégnait les réflexions des pharisiens, Jésus saisit cette occasion pour remontrer au chef religieux que l’important, c’était l’intérieur, non l’extérieur.

Conscient de l’hypocrisie qui imprégnait les réflexions des pharisiens, Jésus saisit cette occasion pour remontrer au chef religieux que l’important, c’était l’intérieur, non l’extérieur : « Vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et à l’intérieur vous êtes pleins de rapines et de méchanceté » (verset 39). Ils étaient religieux dans leur apparence, mais ils n’avaient pas saisi l’intention de la loi dans son essence.

Jésus ajouta : « Mais malheur à vous ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de la rue, et de toutes les herbes, et que vous négligez la justice et l’amour de Dieu : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans omettre les autres choses » (verset 42). Pour Dieu, ils étaient prêts à régler leur tribut – un dixième de leurs gains – même sur la plus petite herbe ou plante ; en revanche, ils ne montraient aucune miséricorde dans leur jugement. Or, Christ leur dit que, bien sûr, ils devaient payer la dîme puisque c’était la loi divine, mais qu’il leur fallait aussi faire preuve de compassion dans leurs décisions.

Leur incapacité à traiter leurs semblables avec amour n’était pas agréable à Dieu. En fin de compte, une religion de la sorte a peu de valeur.

Jésus critiqua aussi les pharisiens pour leur attitude orgueilleuse : « Malheur à vous, pharisiens ! parce que vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques » (verset 43). Leur goût pour la reconnaissance et les places d’honneur était excessif aux yeux de l’humble prêcheur de Galilée. Nous avons sans doute tous rencontré ce genre de personne. Pourtant, même si nous n’aimons pas leur vanité, bien des défauts similaires chez nous échappent à notre vigilance.

La troisième observation que Jésus adressa aux pharisiens n’était pas très engageante : des tombes non signalées, qui passent inaperçues. En effet, il annonça : « Malheur à vous ! parce que vous êtes comme les sépulcres qui ne paraissent pas, et sur lesquels on marche sans le savoir » (verset 44). Donc, les pharisiens réclamaient l’attention d’autrui ; or, de leur comportement, ils allaient tirer bien moins. En effet, l’hypocrisie fait de chacun de nous un être semblable à un corps déposé dans une tombe sans indication, que personne ne remarque.

RELIGIEUX HYPOCRITES (2)

L’un des scribes, ou docteurs de la loi, qui avait écouté son propos fit remarquer à Jésus qu’en s’exprimant aussi véhémentement, il insultait ses confrères.

Jésus répliqua alors par un enchaînement de critiques à l’égard de ce groupe d’érudits (versets 46-52). Il expliqua qu’ils écrasaient le peuple de leur interprétation trop stricte de la loi, alors qu’eux-mêmes ne levaient pas un doigt pour aider ceux qui peinaient sous leur fardeau. Selon lui, ils étaient comme leurs ancêtres qui avaient tué les prophètes de Dieu. Il ajouta qu’ils seraient tenus pour responsables de la mise à mort de ces messagers. C’est là un avertissement qui nous est tout autant destiné : ne pas rejeter la Parole de Dieu lorsqu’elle se présente à nous.

Jésus prononça une conclusion qui retentit aux oreilles des scribes : « Malheurs à vous, docteurs de la loi ! parce que vous avez enlevé la clef de la science ; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d’entrer ceux qui le voulaient » (verset 52). Effectivement, les experts dans la Parole de Dieu avaient privé le peuple de la clé qui permettait l’accès à la connaissance de Dieu. Là était leur manquement le plus grave. Ils avaient échoué dans la délivrance de l’enseignement qu’ils étaient supposés fournir. Pour l’essentiel, leur rôle était en effet d’aider les gens à comprendre la Parole de Dieu, mais ils avaient jeté la clé.

Effectivement, les experts dans la Parole de Dieu avaient privé le peuple de la clé qui permettait l’accès à la connaissance de Dieu. Là était leur manquement le plus grave.

La réprimande directe des scribes et des pharisiens par Jésus provoqua un surcroît d’animosité. Tous se mirent à l’assaillir de questions destinées à le piéger.

Cette confrontation hostile poussa Jésus à prévenir la foule contre l’hypocrisie des pharisiens (Luc 12 : 13). Toute chose cachée sera un jour révélée, annonça-t-il. Quoi que nous fassions, cet acte finira par être mis en lumière. S’il est mauvais, il ne peut pas être dissimulé. Cette prise de conscience stupéfia certains. Savoir que nous serons jugés sur ce qui nous avons dit et fait constitue une puissante motivation pour nous repentir et pour agir et vivre dans le bien.

CRAIGNEZ DIEU, PLUTÔT QUE L’HOMME

C’est ce que Jésus a expliqué : nous ne devons pas craindre ceux qui tuent la personne physique, mais Dieu qui a la charge de notre destin ultime. Ce dernier détient en effet le pouvoir de détruire pour toujours ceux qui ne se repentiront pas. Ils ne connaîtront absolument jamais ce à quoi Dieu aspire pour tous. Dieu n’oublie personne ; son attention à notre égard est immense (versets 47). Cependant, il ne peut rien faire avec ceux qui le rejettent délibérément.

Jésus déclara à ses auditeurs que ceux qui craignaient davantage l’homme que Dieu connaîtraient l’échec. Lui étant Fils de Dieu, ses disciples ne devaient pas avoir peur de leurs semblables. Par ailleurs, si leur intention était de le renier devant les hommes, alors ils seraient eux-mêmes rejetés devant les anges de Dieu. Il leur rappela en outre que toute parole contre l’Esprit Saint était un blasphème, un péché impardonnable puisqu’il niait la puissance divine (versets 8-10).

Or, c’était bien le Saint-Esprit qui les aiderait à répondre lorsqu’ils seraient accusés devant les autorités religieuses. Voilà pourquoi ils n’avaient aucune raison d’avoir peur ou de faillir en reniant Jésus-Christ.

Le jour approchait où ses partisans connaîtraient des situations de ce genre.

LES BONNES PRIORITÉS

Tandis qu’il était en Judée, Jésus s’adressait à une foule importante lorsque quelqu’un fit la demande suivante : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage » (verset 13).

La question permit à Jésus d’enseigner les périls encourus lorsqu’on s’attache à la divinité perfide du matérialisme. Il répondit qu’il n’avait pas à juger en cette matière. Néanmoins, il poursuivit par un avertissement contre la cupidité : « […] la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens » (verset 15).

Il raconta ensuite l’histoire d’un homme riche dont la terre était si productive qu’il avait dû construire de nouveaux entrepôts pour accumuler ses biens. Sous le coup de sa prospérité, il se dit qu’il pouvait désormais se reposer, manger, boire, se réjouir. Cependant, Dieu, cette nuit-là, vint exiger sa vie, et l’homme fut incapable de dire qui hériterait des richesses dont il avait prévu de profiter.

Dieu le traita alors d’insensé à cause de son égoïsme. Quant à Jésus, il termina en ces termes : « Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et n’est pas riche pour Dieu. » (verset 21).

Ensuite, les disciples allaient entendre quelque chose qu’ils avaient déjà entendu lors du sermon sur la montagne. Leur maître poursuivit en effet en leur annonçant qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter outre mesure de ce que qu’ils mangeraient ou porteraient. Dieu prend soin des oiseaux du ciel ; ils ne meurent pas de faim. Il habille les lis des champs ; en fait, ils sont mieux vêtus que Salomon, l’un des plus riches rois d’Israël.

Nous, humains, ne pouvons ajouter une seule heure à nos existences par nos inquiétudes. Nous devons apprendre que Dieu prendra soin de toutes ces considérations matérielles. La priorité, selon Jésus, est de chercher le royaume du Père ; alors, tous ces autres besoins physiques seront pris en charge. Il s’agit de choisir nos priorités puisque, là où est notre trésor, là seront nos cœurs (verset 34).

Nous, humains, ne pouvons ajouter une seule heure à nos existences par nos inquiétudes. Nous devons apprendre que Dieu prendra soin de toutes ces considérations matérielles.

SE PRÉPARER AU RETOUR DE CHRIST

Jésus ne voulait pas seulement nous prévenir contre le matérialisme. Il ajouta que nous devions veiller au moment de son retour (versets 35-40). Bien sûr, le matérialisme pouvait éloigner en apparence la possibilité de sa seconde venue. Pourquoi faudrait-il s’en préoccuper dès maintenant ? Ne dit-on pas que qu’on a bien le temps d’y penser ?

Or, d’après l’enseignement de Jésus, nous devrions agir tels des serviteurs dans l’attente de leur maître qui revient d’un repas de noces. Si celui-ci les trouve guettant son retour, il entrera et leur servira un repas. Jésus soulignait ainsi qu’il arrivera à un moment où il ne sera pas attendu. C’est pourquoi nous devons chacun nous montrer diligent si nous voulons faire partie des privilégiés lorsque ce temps viendra.

Pierre interrogea alors Jésus pour savoir si cet avertissement s’adressait à la foule ou aux disciples. Jésus laissa entendre que les disciples devaient être les destinataires premiers de ces paroles. En effet, il expliqua qu’un bon serviteur devait procurer une bonne nourriture à la maisonnée dont il avait été chargé. Il ne devait pas être surpris en train de frapper la domesticité ou de détourner sa mission (versets 41-46).

En ces termes, Jésus prévenait que ceux qui seraient ses disciples devraient prendre soin de son peuple, sans chercher à en profiter. Malheureusement, c’est le choix de comportement que font certains lorsqu’ils jugent que le retour de Jésus surviendra dans un temps reculé. Pour l’instant, estiment-ils sans doute, nul besoin de s’en préoccuper !

Jésus conclut ainsi sa recommandation : « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas agi selon sa volonté, sera battu d’un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l’ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié » (versets 47-48).

La leçon est claire : nous serons tenus responsables de nos actes compte tenu de ce que nous savons et de la réalisation de nos missions selon la voie de Dieu. Ainsi, les disciples allaient devenir eux-mêmes des prédicateurs, chargés de servir le peuple de Dieu et de lui transmettre la vérité. Ils ne pourraient être excusés s’ils ne le faisaient pas.

DIVISION ET DISCERNEMENT

Jésus termina son allocution à la foule par deux autres avertissements, l’un sur la division à venir, l’autre sur la justesse du jugement.

Il expliqua qu’il était venu pour rendre jugement sur la terre, en fin de compte. Cependant, cela n’interviendrait qu’après qu’il sera mis à mort en sacrifice. « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division » (verset 51).

C’était une déclaration très troublante, une idée à laquelle nous préférons ne pas penser. Elle ne ressemble pas au stéréotype du doux prêcheur venu de Nazareth. Et c’est vrai. Pourtant, Jésus-Christ n’a pas toujours cherché à aplanir les choses. Parfois, suivre la voie du Père implique une division, même au sein des familles. Dans un monde de compromission avec le mal, ceux qui défendent et mettent en pratique la vérité seront inévitablement séparés de ceux qui n’ont pas la même attitude.

Le dernier avertissement de Jésus visait ceux qui niaient la réalité de leur époque. En effet, il constatait que les gens pouvaient prédire les conditions météorologiques en observant le ciel ou en évaluant le sens du vent. Ce dont, apparemment, ils étaient incapables, c’était de faire preuve de discernement quant aux turbulences qui les entouraient.

Manifestement, ils refusaient de faire ce qu’il fallait, et ils allaient pâtir des conséquences de leurs actes.